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double vie

4 janvier 2005

(épilogue) banalité des relations damoclésiennes

Aventure littéraire, dont je ne suis pas l'héroine.

Née du rapprochement de récits que m'ont faits deux personnes, la première vivant avec quelqu'un mais ayant du désir pour un autre, la seconde ayant rencontré quelqu'un suite à une rupture mais gardant des sentiments pour "son ex"...

... Que se passerait-il si brutalement elles craquaient?

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3 janvier 2005

(30) eh oui! ça se terminera ainsi

L vient de m'appeler. Il est bloqué à la gare...

Je l'attends, avec mes blettes au maigret de canard, données par la belle-mère (trop gentille! y a qu'elle pour avoir idée de bouffer ça, franchement...). J'ai même le temps de passer l'aspiro, finir la vaisselle, étendre le linge... Une vraie petite femme d'intérieur.

L est bloqué à la gare. Ca me rappelle l'excuse bidon que je lui ai donnée un jour: suspicion d'attentat terroriste. Fallait bien changer de la sempiternelle grève des cheminots... ;-)

A la gare. Bloqué. L est.

3 janvier 2005

(29) j'ai honte

K a du vraiment souffrir en lisant ce blog. Et le pire c'est que malgré tout ce que j'ai écrit, comme pour me persuader (pseudo méthode Coué), ce n'était pas que physique; de toute façon si vous avez lu le début vous le savez. Pernicieux, le fait qu'il me lise: je me répète. Vivement que je ferme ma gueule. Pardon: mon coeur.

Et puis voilà L qui s'y met aussi. Même résultat, par les mêmes voies: une petite adresse négligemment glissée sur mon "blog de visite" (oui, comme une carte de visite: dis moi quels sont tes liens, je te dirai qui tu es!).

D'un côté, il y a L, qui bout de colère après moi pour le moment. Mais pour la première fois, j'ai le sentiment qu'il me pardonnera: nous avions rompu, même brièvement mais quand même, j'étais partie de chez lui suite à une violente dispute. Je croyais vraiment que c'était fini, et je croyais vraiment ne jamais pouvoir aimer quelqu'un d'autre. Ce n'est pas comme si je l'avais trompé délibéremment, en plein bonheur, et juste "pour le cul". Bien qu'après nous nous soyions remis ensemble et que la situation se soit améliorée. Je pensais alors que c'était temporaire et que le krak définitif surviendrait, d'autant que j'avais des sentiments pour K, avec qui j'ai finalement rompu, faut pas l'oublier. De toute façon, cette révélation sera décisive. Voyons ce soir l'accueil qu'il me réserve.

De l'autre, il y a donc K. Qui m'écrit qu'il m'aime quand même. Qu'il veut bien être mon "amant", ne serait-ce que pour me voir. Ses propos me bouleversent. Sa souffrance me bouleverse. Il me bouleverse. Il n'a pas besoin de dire de telles choses, je, je l'aime toujours.

Il a repris la cigarette, que je lui avais demandé d'arrêter. J'ai peur pour lui. Peur qu'il gâche sa vie à m'attendre. Moi ce n'est pas grave, c'est mon choix, j'en assumerai les conséquences. Mais lui? il vaut tellement mieux. Je ne peux pas être égoiste. K écoute moi, s'il te plait, je t'en supplie, tu ne peux plus nier que je ne suis pas la femme parfaite que tu décris, je t'en prie, arrête de croire que c'est moi.

3 janvier 2005

(28) ralala

Toutes les conneries que j'ai pu raconter, quand je me relis (heureusement que c'est bientôt fini...)! Mais c'est ça que vous appréciez, petits cochons, hein? ;-) En tout cas, je voulais remercier ceux qui ont continué à me lire malgré mon hibernation de noel ("faire le dos rond et attendre que ça passe") et vous souhaiter une "bonne année, bonne santé".

En parlant de nouvelle année, la mienne commence bizaremment: K est tombé sur le blog, comme je l'escomptais. Enfin K ou T je sais plus ce que je dois dire, j'amalgame tout. Non que j'aie une ribambelle d'amants! lol Mais comme je l'expliquais à T, l'écrivain part de sa vie, de celle des autres et de l'Histoire en général, pour s'en éloigner et les oublier progressivement. Il comprend vite que celle qu'il écrit est animée de sa logique propre. D'ailleurs, à quoi servirait d'écrire, s'il n'en était pas ainsi? 

("pour oublier que je t'aime", lui ai-je dit...)

Tous les soirs qui viennent de s'écouler (et toutes les journées, mais c'est pire à la tombée du jour), j'ai pleuré à la pensée de perdre L, qu'il ne meure. Je veux croire qu'il existe un au-delà.

Vous soupirez que c'est idiot de songer à des trucs comme ça: on est jeune, amour, gloire et beauté. Si vous voulez.

Pour pas en rajouter, voilà deux jours qu'ils passent un téléfilm ayant pour thème la réincarnation, sur la deuxième chaîne. En voilà un autre, tissu de conneries. Et poutant on ne peut s'empêcher d'y croire rien qu'un peu, pour voir...

23 décembre 2004

(27) oubli de pillule

Hier petit câlin avec L. Je lui ai demandé de me "chauffer" un peu, parce que je n'avais pas trop la tête à ça. Une petite semaine qu'on se cherche, jamais le même timing. Mais y avait rien à la télé, alors...

bon bref, il a réussi. Un mois au moins que je n'avais pas joui. A deux, je veux dire. Bref, ça fait du bien, ça me réconforte, je me dis: c'est lui.

Mais ce matin j'ai retrouvé ma plaquette avec la dernière pillule du cycle à prendre.

Je panique pas. Avec tous les ratés, j'aurais du tomber enceinte y a un bail. Je me dis parfois que je dois être stérile. Ca m'éviterait de prendre la pillule pour rien... Encore un test à faire: décidément, faire l'amour c'est risqué.

Je dis ça, mais si je pouvais pas avoir d'enfant... je pourrais pas avoir d'enfant.

Bref, je dis ça pour pas dire autre chose. 

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23 décembre 2004

(26) rions un peu

Il y a V aussi. Je ne vous ai jamais vraiment parlé de V. Il est marié. Soit. S'il me l'avait demandé à moi, je lui aurais dit oui aussi. Même après un seul mois de "fréquentation". Un de ces élans du coeur qui ne s'explique pas. Je l'aurais suivi dans ses montagnes sans hésiter, et on aurait vécu heureux, à se faire les papouilles que nos corps ne sont jamais autorisés. Je lui aurais fait pleins de marmots, il m'aurait emmenée faire du ski et à la mer, on se serait fait un site de poésie avec pour emblème une truie rose (cherchez pas), on aurait mangé tout pleins de glaces, on aurait joué les père noel ensemble, c'est quand même mieux que de le faire chacun de son côté. Mère Noel, que je me serais appelée.

Ouaip. Mais je ne devais pas être suffisamment belle, friquée ou je sais pas quoi... bon, j'ose pas mettre quand même intelligente! ;-p

Moi je l'aimais, mon V, avec son sourire italien, ses yeux doux et son grand coeur. Mais il faut croire que je ne valais pas la peine. Ou bien que les hommes dont je suis vraiment amoureuses ne veulent pas de moi, et que je récolte tous les autres. Particulièrement les "vieux", j'entends pas là les 40 et plus. Faut pas vous vexer, si vous faites partie de la catégorie, mais je n'ai que 26 ans ;-) Bref, y en a même un, de 50, qui m'a dit: "maintenant que j'ai vécu, je sais que c'est une femme comme toi que j'aurai voulu, mais à l'époque, je cherchais que les pétasses". Qu'est-ce que j'en ai a foutre, vieux sagouin? moi j'aimerais bien être une pétasse! lol

J'ai aimé C, aussi. Bon, ce n'était pas encore un homme, on était des gamins. Et puis un jour, pendant la cantoche, oedème de Quick: il est parti si rapidement que personne n'a eu le temps de réagir. A 17 ans.

Bordel de merde.

22 décembre 2004

(25) Joyeux Noel

K est monté voir son père, à Paris. Il m'écrit des mails risibles: "je n'arrive pas encore à te remplacer".

Encore heureux, si peu de temps après notre séparation! lol et comme si les êtres étaient interchangeables comme des boîtes de petits pois... je déteste les petits pois. Il n'y a que l'enveloppe à manger là dedans. Tu ne peux même pas la peler. Aucune profondeur, juste de la surface.

J'ai mis mes affaires au clair: effacé mes autres journaux sur le web, sauvegardé certains textes...

Noel me rend toujours triste. Peut-être parce que je suis toujours ruinée...? ;-p Privée de cette fête d'abondance de par mon milieu. Pas beaucoup de cadeaux à offrir, ni à recevoir. Palais peu éduqué pour apprécier le caviar et le foie gras. Des réveillons davantage passés devant la télé qu'en famille. Rien de magique. Il faut sortir pour oublier, et voir un peu de lumière.

Ce sera peut-être le dernier Noel passé avec ma mère, gravement malade. Je ne sais pas si je pourrai supporter cette épreuve supplémentaire.

Elles disparaissent petit à petit, les personnes qui m'aiment.

K ne m'aimait pas, il ne faut pas se leurrer: il surjoue. On n'oublie pas si vite la femme de sa vie. D'ailleurs, je devais l'aimer plus que lui moi... Concernant L, c'est différent: il est incapable d'aimer. Il fait des efforts pourtant, le pauvre. Mais je ne crois pas qu'il me rendra heureuse.

De toute façon, je m'en fous. Je sais désormais d'où venait ma tristesse: Il y a plus de probabilités que le père noel existe, que l'amour.

Une vie gâchée. Il ne me reste qu'à attendre que cette mascarade finisse.

20 décembre 2004

(24) clash

Hier: une journée que je voudrais oublier au plus vite. L a été odieux. Il aurait su la vérité qu'il n'aurait pas pu faire pire. Une vraie brute.

J'aimerais tant un homme avec de l'amour dans les gestes, dans la voix, dans les yeux; un homme qui me fasse rêver.

Pourtant je ne regrette pas mon choix: avoir quitté K. Peut-être seulement faudrait-il que je quitte L aussi, malgré tout l'amour que je lui porte, puisqu'il n'est pas réciproque et que cela me fait souffrir.

K a écrit un poème sur un de mes blogs. J'ai décidé de les abandonner, je ne garderai que celui-ci.

17 décembre 2004

(23) c'est fini

C'est aujourd'hui que je devais passer le voir, d'après la date que nous avions fixée un mois auparavant. A la place j'ai petit-déjeuné avec A. Elle m'a dit, sans savoir de quoi il retournait, que si elle venait à tromper son mari, elle ne lui dirait pas, pour ne pas tout gâcher.

Etrange qu'on ait parlé de ça.

Etrange aussi de voir comment se comportent les gens mariés. Ils ne sont pas différents de nous, tout compte fait.

Alors à quoi bon?

En tout cas, voilà, K ne peut plus me joindre, ni par téléphone, ni par mail.

J'ai tout clarifié hier par ce moyen: "je vis avec L. Je l'aime. Tu ne peux pas me forcer à rester avec toi contre mon gré. Si tu es malheureux, tant pis. Si tu es heureux, tant mieux. Cela ne me regarde plus."

Combien de fois en effet, ai-je tenté de rompre (gentillement et de visu, pour assumer mes erreurs et ses reproches mérités) et m'a-t-il retenue par ses larmes? je n'aime pas faire du mal aux gens.

Mais je ne l'aime pas. Je crois que ce fut juste physique. Je m'en veux de l'avoir trompé, d'avoir trompé K je veux dire, sur mes intentions, même si je les ignorais alors. 

Je n'éprouve aucune peine à la pensée de ne plus jamais le voir.

Je me fais l'effet d'un monstre.

La question est maintenant de rétablir des relations sexuelles harmonieuses avec L. J'ai toujours envie, mais pas souvent de lui... et j'ai l'impression que c'est réciproque. Je ne veux l'accuser de rien, seulement je crains que la rareté de nos rapports ne couvre pas mes besoins...

En fait, je ne suis qu'un animal.

Mon unique motif de satisfaction actuellement: avoir su choisir. 

13 décembre 2004

(22) y a du nouveau

Hier L a été exécrable. Vraiment. Tout a commencé par un traditionnel conflit frontalier, dans le lit. Parfois c'est un vrai nazi, luttant pour son espace vital, mais aussi prétendant régir chacun de mes faits et gestes: la manière dont je marche, ce que je porte, ce que je mange, etc.

La journée a embrayé sur le fait qu'internet ne marchait pas. Il a jeté mes affaires par terre, soit-disant pour accéder au modem... c'est fou, quand on vit en couple, comme il est facile d'imputer une responsabilité "magique" à son conjoint pour tout ce qui nous arrive, de négatif évidemment!

Je l'ai envoyé dehors: "va te promener, ça te défoulera"

Quand il est rentré, il m'a offert un bracelet fantaisie. C'est la première fois qu'il m'offre un cadeau hors de toute occasion spéciale. J'étais émue, cela voulait dire que pour une fois il pensait que ça valait le "coût" de me demander pardon, à moi qui le lui donne d'habitude sans même qu'il le demande.

Peut-être aussi qu'il a voulu que je jette aux orties le bracelet que m'avait offert K... ce que j'ai d'ailleurs fait.

Oui, j'ai beaucoup de mal à mentir, et je ne loupe pas une occasion de dévoiler, même partiellement, la vérité: j'avais dit à L qu'un type me trouvait mignonne et m'avait offert ce bijou dans la rue. S'abstenant de toute question, il a fait semblant d'être dupe. 

Ce matin, j'ai reçu un mail de K. Il veut que je vienne le voir dimanche prochain, "en petite tenue". Bien sûr, il ne me déclare pas cela franco: il y a les mots d'amour de rigueur pour l'enrober; il a même des cadeaux à m'offrir en retour des miens. Je suis devenue assez cynique, n'est-ce pas? Je n'ai pas envie d'y aller. Rien que de penser que je vais devoir passer à la casserole avec lui, ça me dégoûte.

Inexplicable.

Pourtant je vais peut-être devoir le faire, pour qu'il ne me relance pas jusqu'à Toulouse, où habite ma famille. Préventivement, je l'ai dissuadé de me payer un blouson de cuir comme il en annonçait l'intention, prétextant qu'il devait garder des idées pour plus tard. Report d'achat auquel il a consenti sans peine... Je ne veux pas avoir l'impression d'être payée pour mes faveurs, ni de lui être redevable. J'estime actuellement être quitte.

Samedi, j'avais pris ma journée pour aller voir K, et je suis restée avec L. Je l'aime. L, je t'aime.

13 décembre 2004

(21) il va falloir la jouer fine

Cette nuit, j'ai mal dormi. J'ai rêvé que L et moi habitions un grand supermarché à étages, avec d'autres réfugiés. Soudain, la gardienne monte nous trouver: "un homme rôde, vous demandant.

_est-il blond?

_non, châtain clair

_mais a-t-il les yeux bleus?

_ non

_il porte un grand blouson en cuir marron au moins?

_oui

_misère! c'est lui!"

J'ai peur que K ne vienne me chercher jusque chez mes parents, pendant les fêtes.

10 décembre 2004

(20) aux abois

Au coeur d'une double vie, s'installe la peur que la vérité n'éclate. Et derrière bien sûr, non pas la peur de perdre une situation confortable (quel confort peut-il y avoir à n'avoir pas un instant de répit? à payer tout en double? à devoir mentir et ne pas risquer de se trahir soi-même?), mais la peur de faire du mal. Il faudrait trouver le bon moment, quand la personne n'a plus besoin de nous, qu'elle n'est plus laissée à elle-même, ou se faire oublier, tout douceument.

Je regarde les statistiques, j'ai peur que K ou L ne tombent sur le site. J'ai peur de les choquer et de m'être mal fait comprendre, de n'avoir pas assez témoigné de la tendresse que j'éprouve à leur égard.

Mais peut-être que me faire détester est une solution bien plus raisonnable. Faire mal un bon coup. Amputer. Vexer. Blesser.

Ca me fait penser à une dissertation de philo que j'ai eu à rendre en terminale: "que sait du bien celui qui dit: "c'est pour ton bien?""

Quand tout sera dit, je lancerai le pavé dans la mare.

Cette peur comme détonateur. M'en débarraser.

Quant à ceux qui me parlent de piment, ils me font de la peine. La vie n'est pas une paella, un mélange d'ingrédients plus ou moins colorés.

9 décembre 2004

(19) cul et cie

Ma reprogrammation n'a pas très bien marché. En fait, les mails, loin d'être supprimés d'emblée, viennent se placer dans ma boite à spams...

Je viens de me rendre compte que j'ai un véritable problème. Parfois L me disait en riant que j'étais une vraie nymphomane, par mon appétit sexuel. Je répondais, sur le ton de la boutade: "Mais tu ne sais pas ce que ça veut dire! c'est une femme qui couche tous les jours avec un homme différent, tellement elle les épuise!"

Ca a soudain fait tilt dans ma tête quand K a répété la même "accusation".

S'il ne tenait qu'à moi, je ferais l'amour tous les jours. C'est ça qui me manque d'ailleurs avec L, qu'il ne s'attarde au lit que le week-end, vendredi, samedi, dimanche (matin et soir): réglé comme du papier à musique.

Avec K, mon désir est encore plus fort. Chaque fois qu'il sort de mon corps, je fais tout pour qu'il me comble à nouveau. En trois heures, nous rattrapons les "performances" hedomadaires de L.

Hier, après un câlin exceptionnel avec celui-ci, il m'a suggéré d'écrire des livres érotiques. Je ne sais pas comment je dois le prendre.

8 décembre 2004

(18) rechute

Je suis séronégative.

Mais avant d'avoir les résultats, j'ai encore replongé. K avait pris sa journée pour digérer la rupture. On devait se comporter en simples amis. Il a fini d'ouvrir ses cadeaux, et comme je l'avais prévu il avait l'air d'un gosse devant la montagne qui l'attendait. Il était si mignon! Il a essayé la chemise, la cravate, et il était si beau avec. Après on a été faire des courses, et je l'ai forcé à prendre des fruits et des légumes, pour sa santé. Je lui ai appris à faire des spaghettis carbonara, et une vaisselle express! Pendant ce temps, il avait installé des bougies dans la salle à manger...

Le soir, avec L, comme en prolongement du week-end, c'était magique, tellement bon de le revoir, de me plonger dans ses bras, après ce qui devient un cauchemar.

Quand je suis avec K je ne pense pas à L, l'inverse n'étant pas évident. Mais je ne pleure jamais devant ou pour K, au contraire c'est moi qui le console, sa tête sur ma poitrine et ma main dans ses cheveux. Alors que si je perds L, je n'ai plus qu'à mourir.

Ce matin, j'ai reprogrammé ma boite à mails pour n'en recevoir aucun.

K m'a dit qu'il fallait que je sois avec quelqu'un, que j'en choisisse un, et pas aucun (et pas les deux, ai-je rajouté en pensée). Peut-être ne m'aime-t-il que parce que je l'aime. Si je lui dis que je suis avec L, il m'oubliera.

6 décembre 2004

(17) et maintenant?

Ma mère approuve ma décision finale. Je ne sais pas si cela m'ennuie ou me rassure. Elle me traite en adulte responsable.

Elle a confirmé ma perception des choses: ne jamais rien révéler à L, qui me quitterait sans coup ferrir.

"Mais Maman, lui ai-je pourtant rétorqué, à cette époque j'avais des raisons de douter que L m'aimât. Je ne cherchais pas du sexe mais de l'amour."

Oui, bon, le subjonctif en moins (mais pas forcément plus objectif pour autant).

K veut m'envoyer des photos de lui par la poste. A l'adresse de mes parents, bien sûr...

 

6 décembre 2004

(16) je lui ai dit

K m'a envoyé un mail plein de bonne humeur et de confiance, je n'ai pas pu résister. Je lui ai répondu que j'aimais toujours L et que je devais donc le quitter.

Evidemment je ne lui ai pas dit que je vivais avec L... c'est peut-être pour ça qu'il m'a dit qu'il s'en fichait, qu'il gardait l'espoir que je retournerai auprès de lui.

Pour mettre un point final à cette histoire, j'ai profité de ce qu'il était au bureau pour aller chez lui, pour lui porter les cadeaux que j'avais achetés pour Noel. Je me vois mal les offrir à L: procédé trop cynique, personnalités trop différentes. Et les garder serait garder au fond une lueur d'espoir de revoir un jour K.

Sa souffrance me fait de la peine. Ma peine me fait souffrir. Pourquoi est-ce si difficile? j'aimerais tant que K reste mon ami. J'ai besoin de lui.

6 décembre 2004

(15) attendre

J'ai été faire la prise de sang ce matin. Résultat demain soir. L'angoisse au ventre, un instant seulement.

Tandis que je rentrais à la maison, j'avais l'impression d'avoir été transportée des années et des kilomètres en arrière, à Rome ou à Pirmasens: le français me semblait une langue étrangère, les rues inconnues, l'air vivifiant.

Je n'ai pas répondu au coup de téléphone de K, ni à son mail. Malgré les plans qui m'ont agitée toute la nuit, je me dégonfle comme une baudruche: je vais faire la morte. Je sais que c'est lâche, mais peut-on vraiment dire à quelqu'un qui nous dit qu'il nous aime que ce n'est pas réciproque?

Oui, sûrement. Si telle est la vérité.

Or celle que j'étais est décédée. Je l'ai tuée. Et je considérerai, si j'en ai la chance, ma séronégativité comme une renaissance, une opportunité de remplir ma vie enfin, après ce flirt avec le noir et le vide. 

5 décembre 2004

(14) c'est décidé

Samedi, j'ai eu une violente dispute avec L. Parce qu'il me voit me détruire et qu'il ne le supporte pas. Il voit mon argent filer, comme si ce noel devait être le dernier de ma vie, il me voit ne pas bosser à un projet qui pourrait s'avérer très lucratif pour moi et qui me tient à coeur, il voit ma maladie empirer et moi ne pas prendre mes médicaments.

Je suis partie au travail après déjeuner le coeur lourd. J'avais envie de disparaître tout d'un coup de la circulation, comme ces personnes qui deviennent SDF du jour au lendemain. Et pas forcément très envie de rejoindre K...

On s'est expliqué, et c'est alors que j'ai pris dans mon for intérieur, avant même l'heure de la Saint-Sylvestre, une grande résolution: tout faire pour que ça marche avec L, le trésor de ma vie que j'ai tant de mal à assumer.

Il faut donc que je quitte K. Ca va être dur. De ne plus toucher son corps de rêve, ses cheveux ondulés, de ne plus être caressée par ses mains de velours, ne plus entendre ses paroles de miel. Je crois qu'à un certain degré on peut devenir accro d'une personne comme d'une drogue. Mais est-ce de l'amour?

Une semaine la tête dans le guidon, pour éviter de penser dans l'immédiat à l'art et à la manière. Vivre au jour le jour. Et quand même aller me faire dépister.

3 décembre 2004

(13) mon Dieu, aie pitié de moi

J'ai arrêté de demander à K de mettre un préservatif. Attraper le sida, c'est un moyen comme un autre de mourir, vite. J'ai pu calculer que, vu ma santé (qui est déjà ce qu'elle est...), si je l'ai et si je ne me soigne pas, je balaierai la surface de la terre de ma présence en moins de trois mois.

Sans contaminer L, bien sûr.

2 décembre 2004

(12) ironie du sort

l'autre jour, j'écoutais Notre Dame de Paris en attendant que L rentre du travail...

Phoebus:

Déchiré                                                       Déchiré
Je suis un homme partagé                            Je suis un homme dédoublé
Déchiré                                                       Déchiré
Entre deux femmes que j'aime                      Entre deux femmes que j'aime
Entre deux femmes qui m'aiment                   Entre deux femmes qui m'aiment
Faut-il que je me coupe le cœur en deux ?    Est-ce ma faute si je suis un homme heureux?


L'une pour le jour                                        L'une pour toujours
Et l'autre pour la nuit                                    Jusqu'à la fin des temps
L'une pour l'amour                                       Et l'autre pour un temps
Et l'autre pour la vie                                     Un peu plus court


Déchiré                                                       Déchiré
Je suis un homme partagé                            Je suis un homme dédoublé
Déchiré                                                       Déchiré
Entre deux femmes que j'aime                      Entre deux femmes que j'aime
Entre deux femmes qui m'aiment                  Entre deux femmes qui m'aiment
Mais ce n'est pas à moi qu'ça fait du mal      Est-ce ma faut si je suis un homme normal?  


L'une pour le ciel                                         L'une à laquelle
Et l'autre pour l'enfer                                   J'ai fait tous les serments
L'une pour le miel                                        Et l'autre avec laquelle
Et l'autre pour l'amer                                   Je les démens


Fleur-de-Lys (de loin, à Phoebus):

Quand on te voit sur ta monture                    Ou bien n'est tu qu'une raclure
Quelle allure et quelle stature                        un animal de luxure
Un vrai modèle de droiture                           qui court à l'aventure?
Une force de la nature                                  y a t-il un coeur sous ton armure? 


Le mien est pur comme l'azur                       Mes rêves de petite fille
Laisse-moi panser tes blessures                    Cousus de fil en aiguille
Oublions cette mésaventure                          Je les ai jetés au loup
Je t'aimerai si tu me jures
Je t'aimerai si tu me jures
Qu'on la pendra
La Zingara


Détrompe-toi car je suis                              Tes mots d'amour sont des injures
Aussi blanche qu'une brebis                         Tes serments sont des parjures 
Qui se roule dans la boue                            Mon coeur déjà se fait plus dur
                                                                   Je te mets au pied du mur

Délivre-moi de ma ceinture
Viens en moi petite ordure
Apprends-moi l'art de la luxure
Je t'aimerai si tu me jures
Je t'aimerai si tu me jures
Qu'on la pendra
La Zingara !

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